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chasseur qui fuit et se retourne, tendre l’arc sept fois teint, et que jusqu’au prochain soleil qui t’y vienne concevoir encore, tu n’ailles abîmer dans la mer ton être identique et changeant, toujours la même, toujours une autre, ô Nue porteuse de rosée — te sont-ils apparus au loin, dans la ténèbre des bois, Me Beaudésyme qui court le sanglier à toutes jambes, au milieu des piqueux, et, non loin d’eux, Wolfgang au front suant ? Ou bien, par delà la gare, dans le chemin d’argile qui contourne les Réservoirs, n’as-tu pas en passant gardé du soleil Jean de Cérizolles, auprès de qui, sous un voile épais, se hâte la facile épouse d’Etchepalao ?

— Jean, dit-elle, j’ai peur d’être reconnue ; ça serai’affreux.

— Haffreux ! La réputation d’un homme vierge est comme le pétale du camélia. Mais, madame chérie, les Mortiripuaires sont tous au café du Casino, à part votre mari et Alexandre Beaudésyme qui chassent à Nyxe,