Page:Toulet - La Jeune Fille verte, 1920.djvu/141

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Je l’espère pour moi-même, répondit-il. Et je suis venu pour soigner mes nerfs détestables, parmi d’heureuses gens qui n’ont que faire de leurs eaux.

— Pensez-vous donc, Monsieur, que nous vivions une éternelle bergerade ?

— C’est justement ainsi que j’imagine Ribamourt. Rien ne s’y passe, je le jure, que pareil à un roman blanc, entre gens qui s’aiment toujours. Et, de tous ces cœurs bien réglés, que rien ne gonfle, on n’en trouverait aucun, en l’ouvrant, qui nourrisse un rêve, — un remords, peut-être…

Il la contemplait cependant, comme s’il attendait quelque chose. C’était un amateur de visages, Jean de Cérizolles, et qui croyait bien connaître celui-ci. Enfin il vit pointer, à son désir, les dents de la jeune femme sur sa lèvre qui s’empourpra. Mais il découvrit aussi dans ses yeux — ces beaux yeux bombés qui reflétaient, comme à Junon, l’extérieur des choses — un regard singulier. Ce fut comme si elle regardait, à