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CHAPITRE PREMIER

UN NOYAU DE PRUNE


L’averse sonore battit le feuillage un moment, décrut, s’évapora ; et, peu à peu, tout redevint un éclatant silence.

Dans la salle au sol alterné de marbre et d’ardoise, où Vitalis Paschal mangeait des prunes de Mirabelle, ces beaux fruits, posés devant lui sur des feuilles de figuier, étaient pareils aux boules répandues d’un collier d’ambre ; et le parfum en pénétrait jusqu’à son cœur. De la pointe de ses doigts, il en choisit une, très grosse, qui semblait faite d’or et d’éclat ; et, se renversant en arrière,