Page:Toulet - Béhanzigue, 1921.djvu/133

Cette page n’a pas encore été corrigée

dessins du Rapt de la Boucle — et celui où il se représente lui-même dans une couche théâtrale et magnifique, — ou encore l’exquise Maupin, toute déshabillée de dentelles.

— Justement, observe Parathénar de sa volumineuse voix, je l’ai vue chez un Monsieur.

— Naturellement.

— Elle a des arleçons bouffants, un chapeau à plumes, et une épée. Ah ! soupire-t-elle, que j’aimerais m’habiller comme ça !

— Et lui, comment était-il ? demande Loetitia.

— Je l’ai un peu vu à Londres, autrefois, élégant, tuberculeux, l’air de quelqu’un qui va mourir. Je le fis inviter à dîner par une amie que j’avais là-bas, qui, elle-même, s’est tuée depuis à la morphine, — une jolie personne, au demeurant, verte, et parfaitement harmoniée au brouillard. Bref, le jour du dîner arrive, et notre hôte aussi, mais en retard, comme il convient. Nous entendons son cab qui s’arrête devant la maison, puis un assez long conciliabule encore, avant qu’il n’entre : « une discussion, explique-t-il, avec le cocher ». En effet, et celui-ci même, qui, à la réflexion, ne s’était sans doute pas retrouvé dans son compte, remonte presque aussitôt par l’escalier de service, et fait demander à la cuisine le client qu’il vient d’amener. Beardsley y va : nouvelle discussion, bruit de monnaie, exit l’homme au cab, et Beardsley revient, après quoi le repas enfin s’achève paisiblement, trop paisiblement même, car ça manquait un peu d’entrain. Le lendemain, mon amie eut le mot de l’affaire, par les