manger à la nation, le pain sec du despotisme, il aura toujours sur certains républicains l’avantage de ne pas lui avoir promis le beurre de la liberté. — Il dit carrément à la France : « Si je monte sur le trône, je reprendrai le mouvement où nous l’avons laissé en 1788 et ferai tout mon possible pour éviter 1789. » — On ne peut pas l’accuser de farder sa marchandise.
En juillet 1871, le comte de Chambord a donné le coup du lapin à la fusion par son fameux manifeste du drapeau blanc auquel il déclare qu’il restera fidèle. Depuis, il a repris la principale occupation de toute sa vie : il attend.
Au physique, Henry V — appelons-le comme cela au moins une fois, ce pauvre vieux — au physique, Henry V est un assez bel homme. Il boite fortement ; à chaque pas qu’il fait, on est tenté de lui crier : part à deux, croyant qu’il va se baisser pour ramasser une pièce de dix sous. — Il est énormément lourd et en tire une certaine vanité ; son grand désir serait de se peser avec un article de B. Jouvin. — Depuis son accident, qui l’a rendu très puissant, quoiqu’en dise son épouse Béatrix, il se couche de très bonne heure et ronfle comme un député du Finistère en séance. — C’est à la comtesse de Chambord que Pervillé a emprunté cette scène restée célèbre dans les annales du Tintamarre : Monsieur ronfle à en réveiller madame. Madame (avec une pointe de dépit) : En voilà un qui fait du bruit pour rien…
NOTICE COMPLÉMENTAIRE
PAR LES COLLECTIONNEURS DU TROMBINOSCOPE
Le comte de Chambord, voyant le gouvernement de la France sombrer le.......... va vite déplier son drapeau blanc. — La France n’ayant pas l’air de s’en apercevoir, il le replie le.......... — En plusieurs occasions analogues, il le déplie de nouveau le.........., le replie le.........., le redéplie le.......... et le re-replie le.......... pour la dernière fois en s’apercevant avec douleur qu’il est mangé par les mites. — Il meurt le.......... après avoir déposé son testament chez un notaire pour le cas où il lui naîtrait un fils, du miracle aussi, dans les vingt-cinq mois qui suivraient sa mort.
première série — Jules Favre, Thiers, Gambetta et le comte de Paris.
deuxième série — Le Comte de Chambord, Trochu, Bismark et le prince Napoléon.
troisième série — (sous presse) Pie ix, Eugénie et Napoléon iii (fascicule double).
151, rue Montmartre, galerie des Panoramas, aux bureaux du Tintamarre