que le 31 octobre, alors que, bousculé par l’émeute, le gouvernement de la défaillance nationale avait failli sombrer. Jules Ferry prit avec lui quelques bataillons gras pour chasser de l’Hôtel-de-Ville les bataillons maigres ; force resta ce jour-là au parti de l’ordre — (cliché) ; — et à en juger par ce que cela nous a rapporté, il est permis de se demander si nous devons nous en vanter. — Après la conclusion de la paix, Jules Ferry fut élu député à l’Assemblée de Bordeaux. Inutile de dire que ce ne fut pas à Paris ; les Parisiens en avaient une indigestion, la seule, du reste, qu’il leur eût donnée en trois mois. — Depuis qu’il représente à la Chambre le département des Vosges, M. Ferry sait bien que sa place est ailleurs ; il attend une ambassade, et celle des États-Unis lui est presque promise ; nous la lui souhaitons de grand cœur ; d’abord, parce que nous ne croyons pas qu’on puisse l’envoyer plus loin, et ensuite parce qu’il serait vraiment trop triste pour ce remarquable administrateur d’être obligé de chercher une place pour gagner sa vie : avec les renseignements que nous serions forcés de donner sur son compte, il ne trouverait pas douze cents francs même dans la quincaillerie.
Au physique, M. Jules Ferry est un bel homme, nous l’avons déjà dit. — S’il avait la tête de moins, les personnes qui se trouvent placées derrière lui les jours de fêtes publiques verraient mieux le feu d’artifice ; mais alors, n’étant plus si grand, il ne resterait plus aucun prétexte pour être si… maire de Paris. M. Jules Ferry est d’une tenue irréprochable ; il est frais, gras et appétissant. Le siége ne l’a pas abîmé, et c’est assurément de tous les membres de la Défense nationale celui qui a supporté le mieux nos souffrances.
NOTICE COMPLÉMENTAIRE
PAR LES COLLECTIONNEURS DU TROMBINOSCOPE
M. Jules Ferry est nommé ambassadeur à Washington le... 18..., il ne fait pas l’affaire ; on le rappelle le... 18... et on le nomme directeur de la manutention ; il ne fait encore pas l’affaire ; on lui donne une place de contrôleur des petites voitures le... 18... il ne fait toujours pas l’affaire ; enfin, on lui procure un emploi qui paraît convenir à ses aptitudes, et le... 18... il est nommé sous-vérificateur des compteurs à gaz du département de la Seine. Cruelle déception, il laisse tous les robinets ouverts ; on se voit forcé de le remplacer le... 18... Désespérant de lui trouver un poste tout fait, on en invente un pour lui et le... 18... l’Officiel publie sa nomination en qualité de surveillant conservateur des paratonnerres du nouvel Opéra. Il occupe cet emploi pendant quarante-cinq ans et y meurt le... 19... ; après sa mort on s’aperçoit qu’il a pendant toute sa vie enveloppé les pointes des paratonnerres avec des bouchons de paille, pour qu’elles ne s’abîment pas à l’humidité.
Le Trombinoscope paraîtra régulièrement chaque jeudi (une biographie).
Ont déjà paru :
- Jules Favre.
- Thiers.
- Gambetta.
- Le comte de Paris.
- Le comte de Chambord.
- Trochu.
- Bismark.
- Le prince Napoléon.
- Pie IX.
- Eugénie.
- Napoléon III (d. f.)
- idem.
- Guillaume Ier.
- Jules Simon.
- Rochefort.
- Haussmann.
- Pouyer-Quertier.
- Rouher.
- Duc d’Aumale.
- Garibaldi.
- Dupanloup.
- Littré.
- E. Picard.
- Sardou.
- Victor Hugo.
- Ferry.