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L’EXODE

navires de guerre ! Il n’y a pas à en douter ; nous l’avons vu, ce qui s’appelle vu ! Seulement, avant de le dénoncer, nous tâchons de jeter un coup d’œil sur ses croquis… car il dessine, cela se voit au mouvement de son crayon… Mais il est rusé !… Dès qu’il sent notre approche, il se lève… N’importe ! nous finirons par le pincer.

Le Dr Claveaux avait écouté ce récit avec un dédaigneux sourire.

Déjà M. Van Weert faisait observer à l’industriel la gravité d’une accusation qui pouvait conduire à de fâcheuses méprises, lorsque le médecin dit avec simplicité :

— Je le connais.

— Ah ! fit M. Grassoux, qui parut alarmé.

— C’est un « curé » protestant.

— Comment le savez-vous ?

— Parce que je vais tous les dimanches à son « église ».

— Vous avez l’intention de vous convertir ?

Il y avait dans le ton de M. Grassoux une nuance d’ironie.

— Du tout, répondit Sylvain, sans paraître la remarquer. Je vais bonnement écouter le sermon pour apprendre l’anglais.

Cependant, Philippe disait à Mme Grassoux, fort sérieusement :

— Marthe va bien, je vous remercie. Elle pensait aller vous voir pour vous emprunter une vieille jupe,