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L’EXODE

La nuit était fort avancée, que les Forestier, Marthe, Lysette et les deux bonnes erraient encore par les rues, dans leurs vêtements mouillés.

Plus une chambre à trouver dans la ville, plus un abri, plus un matelas ! Épuisés de faim, de fatigue et des angoisses du voyage, ils échouèrent à la gare, déjà pleine de réfugiés. Un veilleur ouvrit un fourgon pour y lancer une botte de paille :

— C’est tout ce que je puis vous donner, braves gens…

Et les Forestier, Marthe, Lysette s’y étendirent, tout habillés, exténués par les émotions de cette première journée d’exil.