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TROISIÈME PARTIE

— Qu’en savez-vous ?

— J’ai des raisons particulières…

— Peut-on savoir lesquelles ?

— À quoi bon ? Un mécréant de votre espèce les jugerait absurdes.

— Peut-être le sont-elles, puisque vous craignez de les avouer.

— Ne le croyez pas ! Elles sont excellentes.

— Alors, pourquoi tant de façons ?

— Parce qu’il s’agit de Monseigneur l’évêque de Bruges !

— Ah !… vous m’intéressez.

— Je l’espère.

Et, sans résister davantage à la curiosité de Philippe, elle annonça que Monseigneur avait demandé l’intercession du pape.

— Fort bien, mais qu’entendez-vous par intercession ?

— Ce que j’entends par intercession ? Mais, mon ami, ce que tout le monde entend par là, c’est-à-dire des prières et, peut-être, une grand’messe célébrée par le Saint-Père.

Philippe, regardant Mme Claveaux, s’aperçut qu’elle ne plaisantait pas. Il dit, affectant une gravité, qu’il estima bienséante :

— À mon avis, le pape restera neutre, comme le président Wilson.

— Oh ! fit-elle, adressant au ciel bleu un regard de fervent espoir.