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LA VALLÉE DE TRIENT.



Il y a trois ans, je partis un matin de Chamonix pour me rendre à Martigny en Valais. Beaucoup d’autres touristes en firent autant ce jour-là. Tous avaient leurs mulets ; moi seul je partais à pied : mais, dans ce pays montagneux, le piéton a sur les autres voyageurs l’avantage de la vitesse, comme il a déjà celui d’une entière liberté dans ses allures.

La route était donc animée par l’aspect de diverses caravanes cheminant à quelque distance les unes des autres. Je délibérai en moi-même sur l’usage que je voulais faire de mon indépendance. J’avais à choisir entre trois partis : ou former solitairement l’arrière-garde ; ou dépasser tout ce monde et marcher seul en tête ; ou enfin aller d’un groupe à l’autre, lier connaissance, et ajouter au charme de la promenade celui de la conversation. C’est ce dernier parti qui me parut préférable.

J’atteignis la société dont je me trouvais le plus rapproché ; mais peu s’en fallut que je ne m’y fixasse pour toute la journée. Il s’y trouvait en effet une jeune demoiselle aimable, belle, enchanteresse,..... c’est au