Page:Topffer - Nouvelles genevoises.djvu/192

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Modo summâ,
Modo hâc resonat quæ chordis quatuor imâ.


Tout à l’entour du musicien s’ouvraient des chambrettes, des cabinets, loués ou sous-loués à des étudiants qui prenaient leurs repas chez lui. Ces messieurs, grands fumeurs, récitaient leurs cours, chantaient des romances, donnaient du cor, ou jouaient du flageolet, en sorte que dans cette région la symphonie était permanente.


Quousque tandem !!!


Enfin la mansarde dont j’ai parlé.




Cette mansarde était grande, avec un jour magnifique. Le géomètre voulut l’avoir, et moi aussi. On perça une fenêtre, on éleva une cloison, et nous eûmes chacun notre mansarde.

J’y retrouvai la vue du lac et des montagnes. Ma fenêtre se trouvait au niveau et fort près de ces grandes rosaces gothiques qui sont à mi-hauteur des tours de la cathédrale. De cette région élevée, le regard s’étendait sur des toits déserts, tandis que le bruit de la ville mourait avant d’y arriver.

Mais je commençais à atteindre l’âge où ces impressions n’exercent plus leur puissant empire, et chaque jour davantage mon cœur cherchait en lui-même ses émotions et sa vie.

Par cette même cause, mon goût pour l’imitation n’était plus si vif ; il faut à ces penchants un calme que je n’avais plus. Souvent agité, troublé par les vagues mouvements d’une tendresse sans objet, je ne savais plus voir mon modèle, je regardais avec dégoût mon