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naire une provision de belles truites. Ce sont de petits lacs magnifiquement encaissés et discrètement placés dans l’endroit le plus retiré de la forêt. Aujourd’hui une eau limpide, mais de truites point, et seulement une solitude admirable pour y venir rêver sur les vicissitudes de la fortune, qui ôte aux uns, qui donne aux autres, qui aux uns prodigue marée, brochets, victuailles, qui aux autres ne laisse que de l’eau claire. Quand nous arrivons à la chapelle, la nuit est tombée, et c’est la lune qui éclaire la scène de ses douteuses clartés. Mais quoi ! à ce qui fut beau, riche, puissant dans le passé, pour n’être plus dans le présent que misérable, impuissant et sans avenir ; à ce qui est mort pour ne plus revivre, cette lueur mélancolique convient mieux peut-être que l’éclat du soleil, et il semble que ce soit au moment de la journée où tout se tait, où tout s’efface dans la nature vivante, que les trépassés reparaissent avec le plus de noblesse, et pour y rencontrer le plus de sympathie devant l’imagination du voyageur !