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et c’est à ne plus pouvoir passer. Dans cette extrémité, M. Töpffer fait un par flanc gauche soudain, pousse vers la plage et y ensable toute sa colonne. Cette manœuvre réussit. Pendant que les Onégliens en sont encore à conjecturer sur la chose, nous voilà filant le long du rivage sur San Remo, où nous arrivons de nuit.

À San Remo, l’hôtesse est couchée, ou du moins se couchant, car elle se présente à nous en peignoir et les cheveux épars. C’est une grande et gracieuse personne parfaitement étrangère aux choses de son auberge. « Je voudrais, madame, lui dit M. Töpffer, traiter des conditions. — Faites-les vous-même, monsieur, » répond la belle indolente ; puis, s’adressant à ses gens : « Vous autres, soignez bien ces étrangers. » Elle bâille en achevant ces mots, et s’en retourne dormir.

Cet hôtel du reste est remarquable. Au bas de l’escalier, un grand Goliath de carabinier royal peint sur la muraille déconcerte les arrivants et fait peur aux vues basses. Mais sur le derrière de la maison, en face de l’issue qui est de ce côté, un grand factionnaire royal, et pas peint