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SEPTIÈME JOURNÉE.


Dans la contrée où nous sommes entrés hier, l’on commence à ignorer absolument ce que peut bien être un déjeuner au café ; et il y a de quoi frémir, en vérité, à voir l’impéritie qui préside aux préparatifs de celui que nous avons commandé : on dirait des garçons de pharmacie, qui, d’après une ordonnance incomprise, composent un breuvage inconnu. Les ustensiles sont étranges, les procédés fabuleux, le sucre tout enfariné et le café tout en eau claire, sans compter l’hôte, qui, d’humeur, et à cause des impôts, brise des tasses et distribue des taloches. Nous partons pour Turin bien mal lestés.

On n’entre pas dans une capitale comme on entre dans une bicoque ; aussi M. Töpffer divise ce matin sa troupe en trois corps, qui reçoivent chacun des instructions différentes.

C’est d’abord un char diplomatique qui prendra les devants sous la direction de M. de Saint-G***. À la façon des députés en diète, M. de