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son terme, n’est que l’image d’une tournée en Suisse ou ailleurs ; et c’est apparemment en vertu même de ce que ce rapprochement est d’une justesse toujours la même et toujours frappante, que, tout lieu commun qu’il est, il se laisse redire et se fait accepter.

Mais quelle rampe à monter que ce Mayenwand, que l’an passé nous descendîmes si gaillardement ! Même lesté, on s’y démoralise, témoin Shall, qui tout là-bas gravit haletant, pour bientôt s’arrêter indigné. On l’attend au sommet. De cet endroit, la montagne même qui nous porte dérobe la vue du glacier du Rhône ; mais l’on voit à l’opposite, au-dessous de soi, le sommet du Grimsel, où se reflètent dans les eaux noires du lac de la Mort les belles aiguilles de la chaîne bernoise. Shall arrive, et tout à l’heure nous côtoyons le lac, pour n’avoir plus qu’à descendre les pentes de granit qui forment de ce côté le pourtour du bassin où est situé l’hospice. M. Agassiz a fait une théorie sur ces granits, tout au moins sur les formes arrondies qu’ils affectent, et qu’il attribue au puissant frottement de glaciers aujourd’hui disparus. Ce que nous pouvons affirmer à l’appui de cette théorie, c’est que le pied glisse le mieux du monde sur ces dômes polis, et qu’à moins d’y faire grande attention, l’on ne tarde guère à