sur quelques esprits de travers ! Ce qui n’empêche pas le touriste Sand de porter les cheveux longs, soyeux, bombés aux approches du galbe ; puis, pour singer de plus près sa Corinne en frac, il unit à la moustache et au collier fourré, à tous les indices d’une virilité macassarde, les coquetteries d’une main blanche, d’un pied mignon et d’une taille carrément féminine.
Mais toute cette tablée disparaît à son tour, et voici venir un jeune officier anglais accompagné de sa mère et de ses deux sœurs… Lorsqu’on vient de songer à Sand et à ses types homme-femme créés tout exprès pour calomnier le mariage et la famille, pour ériger en vertu le dérèglement des passions, et pour traduire en honteuse servitude la sainte force des affections les plus naturelles et les plus pures, combien cette apparition fait un contraste aimable à ces cyniques et dégoûtants paradoxes ! Combien, dans cette dame qui entre, paraissent nobles, dignes, au-dessus de l’atteinte, et au-dessus des sophismes, les liens d’épouse et de mère ; combien, dans les deux jeunes miss qui sont à ses côtés, semble gracieux et attachant le pudique servage de la jeunesse timide et de la beauté craintive ! Ah ! femmes incomprises que l’on ne comprend que trop, femmes rebelles à tout ce qui fait le charme aussi bien que l’honneur de votre sexe, femmes sans retenue et sans règle, qui trouveriez votre compte à détourner de l’épouse soumise et de la jeune fille pure l’estime, la louange et l’universel respect, fumez vos cigarettes, endossez votre frac, chaussez vos bottes, allez vous mêler aux hommes sans autre protection