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Mais comme toutes ont un état et qu’elles travaillent au dehors, il leur est impossible de conserver leurs enfants auprès d’elles pendant la journée et elles les confient à des gardeuses.

Celles-ci n’ont rien de commun avec les gardeuses de l’ancien régime, pauvres vieilles infirmes, gagnant à peine quelque sous à veiller sur de misérables avortons. Ce sont au contraire des femmes jeunes, actives, intelligentes, choisies soigneusement et bien payées par l’Administration et remplissant avec une sollicitude toute maternelle, les fonctions importantes qui leurs sont confiées. Mères elles-mêmes, car dans les crèches comme dans les écoles, on ne donne aucun emploi à des demoiselles, mères elles-mêmes et aimant à soigner les petits enfants, elles veillent sur les bébés des étrangères aussi assidûment que s’ils étaient les leurs.

Les gardeuses de l’an 2000 sont grandement installées et pourvues du local nécessaire à leurs fonctions. Suivant le temps, elles laissent les enfants à la chambre ou les mènent jouer dans les jardins des maisons-modèles, ne quittant jamais un seul instant les jeunes pensionnaires placés sous leur surveillance. Soumis à une autorité ferme et affectueuse, obligés d’ailleurs de vivre en société avec leurs petits camarades et de céder sur bien des caprices, les enfants ne sont plus comme autrefois, ou complètement négligés