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les fonds nécessaires et se rembourse plus tard sur le travail des adultes. Quand les pères de famille et les célibataires acquittent les impôts destinés à l’Instruction publique, ils ne donnent rien pour leurs enfants ou ceux des autres, mais ils paient pour leur propre éducation et ne font que restituer à l’État ce qu’on a dépensé autrefois pour eux. Comme l’impôt est proportionnel au revenu, le revenu à la capacité et la capacité à l’instruction, chacun paye d’autant plus qu’il a plus profité des leçons qu’il a reçues et personne n’a le droit de se plaindre.


Les Parisiennes de l’an 2000 sont très-peu fécondes. Elles n’ont qu’un enfant ou deux tout au plus et encore sont-elles fort malades pour les porter jusqu’à terme et les mettre au monde. Chez elles la femme civilisée a tué la nourrice. La plupart manquent de lait et les autres, en apparence plus favorisées, dépérissent, elles et leurs nourrissons, quand elles essayent d’allaiter.

Pendant longtemps les Parisiennes, qui aiment leurs enfants à l’adoration et veulent les élever à tout prix, donnèrent leurs bébés à des nourrices de la campagne. Mais, soit que celles-ci fussent étiolées comme les habitantes de la capitale, soit qu’elles ne prissent pas assez soin des nourrissons délicats confiés à leur garde, toujours est-il qu’elles n’en rendaient presque aucun et