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ont acquis une position en rapport avec leurs capacités, qu’ils ont l’expérience de la vie, et que, revenus des plaisirs et des folies de la jeunesse, ils ne demandent qu’à se reposer et à trouver dans l’intimité d’une femme affectueuse le bonheur tranquille du foyer conjugal.

Les demoiselles, au contraire, se marient le plus tôt qu’elles peuvent, et souvent même dès le lendemain de leur majorité. Quand elles arrivent à vingt-cinq ans sans avoir trouvé un mari, elles sont désolées et se croient déjà condamnées à un célibat perpétuel. Mais, lorsqu’elles atteignent la trentaine, elles perdent tout à fait la tête, elles veulent se marier à tout prix et se jettent dans les bras du premier qui se présente. Du reste, il est fort rare que les jeunes filles arrivent à cette extrémité, et le plus souvent elles sont établies de très-bonne heure, de dix-huit à vingt ans au plus tard.

Les Socialistes des deux sexes se marient extrêmement vite, à première vue, sans s’étudier, sans se connaître, et sans savoir par conséquent s’ils ont l’un pour l’autre une sincère sympathie.

Les hommes ne demandent à leur future que d’être jeune et jolie, de bien porter une toilette élégante, et de faire honneur au cavalier qui leur donne le bras. Les demoiselles de leur côté veulent que leur mari ait une bonne tournure, et qu’il occupe un certain rang dans la société. À ce