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Certains déclamateurs ont tonné contre cette nouvelle organisation de la vie domestique. Ils ont prophétisé que c’en était fait de la famille du moment où la femme ne serait plus rivée à son pot-au-feu et à ses marmots. Mais l’expérience a prouvé qu’avec le nouveau système, le ménage était mieux fait, la cuisine meilleure, les enfants mieux portants et mieux élevés, le mari plus content et la famille plus unie.

Du reste, ce genre de vie était déjà usité depuis longtemps et fort apprécié sous l’ancien régime, seulement, à cette époque, il n’était à la portée que d’un petit nombre de gens assez riches pour se donner des domestiques. Sous la République sociale ce privilège a été étendu à tout le monde. Les simples ouvrières y font faire leur ménage, préparer leur cuisine et élever leurs enfants par des étrangers exactement comme si elles étaient des Duchesses et des Impératrices. Si c’est là un mal, ceux qui regrettent le temps des Ducs et des Empereurs ne peuvent s’en plaindre et ce n’est pas à eux de gémir sur l’abandon des anciennes mœurs.

D’ailleurs, aucun décret de la République n’a chassé les femmes de leur ménage. Toutes conservent le droit d’aller au marché, de faire la cuisine, de cirer les chaussures et de vider les pots de chambre. Mais c’est un droit dont elles n’usent guère et généralement, après dîner, elles préfè-