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faire la cuisine bourgeoise bien différente de celle des restaurants. À cet effet, ils ont une cuisine à eux dans le voisinage de leurs pratiques et ils se chargent d’acheter et de préparer les mets qu’on désire, de les porter à domicile, de mettre le couvert et de laver la vaisselle. Aidé par les garçons et les filles de chambre inoccupés le soir, un cuisinier convenablement installé peut, à lui seul, donner à manger à 20 ou 30 familles et gagner largement sa vie tout en louant ses services à très-bon marché.

Rien n’est plus agréable pour l’ouvrier et l’ouvrière rentrant le soir chez eux, que de trouver leurs chambres toutes faites et leur repas tout servi sur la table. Ce plaisir-là, bien loin de coûter cher, est au contraire une économie, car la femme, en travaillant à son état, gagne beaucoup plus qu’elle ne donne à son cuisinier et à ceux qui font les chambres.

On s’y est pris de même pour le blanchissage et le raccomodage du linge, la confection et la réparation des vêtements. On fait faire tout cela au dehors par des industriels qui s’en acquittent beaucoup mieux et à bien meilleur compte que si on le faisait soi-même. Enfin, on verra plus loin comment les mères de famille se déchargent des soins à donner à leurs enfants, et peuvent ainsi s’absenter toute la journée et aller à leur ouvrage sans que les bébés aient à en souffrir.