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comme un dernier vestige de l’esclavage et comme une grave atteinte à l’Égalité, le Gouvernement l’a abolie expressément par un décret mémorable dès les premiers jours de son avènement.

Cependant, il ne faudrait pas croire que les citoyens de la République sociale s’acquittent eux-mêmes des soins du ménage. Cela leur est au contraire on ne peut plus désagréable, et tous, jusqu’aux plus pauvres, se donnent le luxe de se faire servir par quelqu’un. Mais ce service est fait par des employés libres et non par des domestiques, ce qui est tout à fait différent. En effet ces employés n’appartiennent à personne en particulier ; ils se chargent des ménages comme ils accompliraient toute autre fonction sociale, et, bien qu’ils servent tout le monde, en réalité ils n’ont pas un seul maître.

Ainsi, un certain nombre de gens ont pour état de faire les lits, de balayer les chambres, de frotter les parquets, de vider les eaux sales, de brosser les meubles, de cirer les souliers, de nettoyer les vêtements, etc. Dès que les habitants sont partis à leurs occupations, ces employés envahissent les chambres confiées à leurs soins, et, grâce à leur nombre et à la manière dont ils se divisent le travail, en un clin-d’œil, l’appartement est fait, chaque chose est remise en place et partout règne la plus scrupuleuse propreté.

D’autres individus ont choisi la profession de