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pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements[1].

Si le Gouvernement a multiplié ces lois et ces règlements, c’est uniquement pour que chacun puisse conserver intégralement le fruit de son travail et ne soit pas exposé à en être dépouillé d’une manière ou d’une autre.

Les citoyens de l’an 2000 peuvent donc posséder en pleine sécurité toutes sortes de biens : des terres, des maisons, du bétail, des ustensiles de travail, des marchandises, des meubles, des habits, etc., etc. Tous ces objets, ils peuvent également les échanger entre eux soit contre de l’argent, soit contre d’autres biens.

Cependant si l’échange de la propriété est on ne peut plus licite, il n’en est pas de même de la spéculation et du commerce qui eux sont sévèrement interdits aux particuliers et réservés à l’État.

Cette distinction entre le commerce et l’échange est facile à établir. Celui-ci est un fait passager, accidentel, qui peut aussi bien laisser de la perte que donner du gain. Le commerce au contraire est une habitude, c’est un métier qu’on fait, métier où tout est prévu et organisé pour rapporter un bénéfice. Comme il ne peut être fructueux qu’autant qu’il se fait sur une certaine échelle,

  1. Définition de la propriété donnée par le Code civil.