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Les uns, industrieux et intelligents, emploient leurs épargnes à acheter des matières premières et des outils ; ils s’établissent, ou, s’ils le sont déjà, ils augmentent l’importance de leurs affaires et accroissent ainsi le montant de leurs revenus annuels.

D’autres, moins ambitieux ou plus timides, préfèrent garder leur argent et le confier à l’État, qui leur en sert des rentes viagères. Celles-ci peuvent être constituées, soit sur la tête de celui qui verse les fonds, soit sur celle de toute autre personne, d’un enfant, d’une femme, d’un ami, etc. Elles peuvent même, si on le désire, être réversibles, et, par exemple, appartenir à la mère, puis celle-ci morte, aux enfants. Ces sortes de rentes sont une façon extrêmement commode et sûre de placer sa fortune, car le Gouvernement ne peut manquer à ses engagements comme le ferait un particulier, et de plus il est toujours prêt à liquider le capital qu’on lui a déposé.

Remarquons-le ici : les rentes viagères de la République sociale diffèrent essentiellement des rentes perpétuelles créées par les anciens régimes. Ces dernières rapportaient un intérêt chaque année sans que le capital subît aucune diminution, et cela indéfiniment, de façon que les titulaires et leurs enfants restaient toujours riches, sans avoir besoin de travailler et vivaient dans l’oisi-