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lade reçoit assez pour se faire traiter à domicile par un médecin de son choix, et n’a jamais besoin d’aller à l’hospice, comme cela était nécessaire sous l’ancien régime.

On a donc pu supprimer ces tristes hôpitaux qui établissaient une distinction injurieuse entre le riche et le pauvre, et livraient celui-ci aux essais des médecins et à l’inexpérience d’étudiants faisant leur éducation médicale sur la vile multitude, chair à scalpel sacrifiée à la santé des classes plus aisées.

On a aboli de même ces hospices pour la vieillesse, où les vieillards avaient tant de peine à se faire admettre, et où ils menaient une vie misérable loin de leurs amis et de leurs enfants. Dans la République sociale de semblables turpitudes ne sont pas tolérées et plutôt que de permettre leur rétablissement, les hommes qui ont le Pouvoir aimeraient mieux augmenter l’impôt sur le revenu et réduire le maximum des fortunes particulières à 10,000 fr. ou même à 8,000 fr.

D’ailleurs, en restant au milieu de la Société, les vieillards retraités n’y sont pas tout à fait inutiles. Ils continuent à se rendre dans les ateliers et les magasins, où ils font quelque petite besogne et donnent des conseils aux jeunes gens. Beaucoup d’entre eux occupent aussi des emplois extrêmement doux, tels que ceux de gardiens des rues-galeries, de conservateurs et de démons-