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gence. Le Gouvernement leur fournit les matières premières au meilleur marché possible et même à crédit, s’ils ne peuvent les payer comptant, puis il leur achète les produits de leur fabrication à l’amiable et à prix débattu.

À chaque saison, les industriels envoient leurs échantillons et leurs prix-courants aux directeurs des magasins de détail, et ceux-ci donnent leurs ordres aux fabricants qui offrent les meilleures conditions. Naturellement, les ouvriers de talent, qui travaillent avec goût ou ont su se créer une spécialité, n’ont pas à craindre de manquer d’ouvrage, et, bien loin de courir après les commandes des directeurs, ce sont ceux-ci qui viennent les chercher et leur faire des offres avantageuses. Ces artisans privilégiés sont parfaitement libres de mettre à leur travail le prix qu’ils veulent, seulement, ils sont soumis comme les autres à l’impôt sur le revenu, et jamais leur habileté ne peut leur procurer un salaire annuel supérieur à 12,000 fr.

Lorsque les travailleurs, au lieu de rester isolés, ont jugé bon de se réunir en associations ouvrières, le Gouvernement traite avec celles-ci, exactement comme ci-dessus. Il leur fournit des matières premières à bon compte, leur fait crédit si elles lui offrent des garanties de solvabilité suffisantes, leur donne des commandes et leur achète leurs produits.