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toujours conforme à la justice et parfaitement motivée.

Les ouvriers et les employés de l’État se trouvent soumis à des contre-maîtres, des sous-chefs, des chefs et des directeurs qui sont d’autant plus payés qu’ils ont sous leurs ordres un personnel plus nombreux, sans pourtant que leurs appointements puissent jamais dépasser le chiffre maximum de 12,000 fr. C’est le Gouvernement qui nomme ces employés destinés à commander aux autres, et il a soin de choisir, non les travailleurs les plus habiles, mais ceux qui savent en même temps se faire obéir de leurs camarades et s’en faire aimer.

Comme ces sortes de natures sont peu communes et qu’il n’y en a pas assez pour remplir toutes les places de contre-maître et de chef, bon nombre de ces emplois sont donnés à l’ancienneté, c’est-à-dire à des individus dont le seul mérite est d’être plus âgés que les autres et d’avoir plus d’expérience. La vieillesse, en effet, inspire toujours un certain respect en même temps qu’elle porte à l’indulgence et rend le commandement moins dur. Aussi tous les chefs nommés à l’ancienneté sont-ils généralement aimés quoiqu’on les traite tout bas de « ganaches » et qu’on ne se conforme pas toujours bien scrupuleusement à leurs ordres.

Dans tous les magasins de l’État, les employés