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présentent une animation extraordinaire et dont aucune description ne saurait donner une idée même imparfaite. Toute la population qui pendant le jour travaillait dans les ateliers, les bureaux et les magasins, se donne rendez-vous dans les rues-galeries et particulièrement dans les rues-salons éclairées à giorno par des milliers de lustres. Toutes les femmes encore jeunes et jolies s’y promènent en toilette de bal, en souliers de satin, la tête couverte de fleurs, les bras et les épaules nus. Elles prétendent que ce genre de costume est extrêmement économique et leur revient moins cher que tout autre habillement. Leurs cavaliers ont également une tenue de bal fort gracieuse qui n’a rien de commun avec les chapeaux en tuyau de poêle et les fracs étriqués de l’ancien régime. Quant aux personnes âgées ou sans prétentions, leur toilette est plus simple sans cependant faire tache au milieu de ce monde élégant.

La soirée se passe ainsi à se promener dans la rue, à causer, à rire les uns avec les autres, à regarder les innombrables curiosités étalées sous les yeux, à moins qu’on ne préfère aller au théâtre, au café, au concert ou dans quelque autre lieu de plaisir.

Cependant, à mesure que la nuit s’avance, les promeneurs deviennent plus rares ; chacun rentre chez soi ; à minuit, les lustres s’éteignent sauf