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À côté, ce sont des boudoirs discrets, où les tapis à haute laine étouffent les pas, et où les vis-à-vis moëlleusement capitonnés invitent à s’asseoir et à prolonger une conversation intime.

Ailleurs, ce sont des serres toutes fleuries qui épanouissent leurs mille bouquets odorants, et rivalisent d’éclat et de fraîcheur avec les fleurs artificielles ornant la tête et le sein des femmes.

Plus loin, c’est une grotte sombre, toute rocheuse et toute moussue, où coule un ruisseau au murmure argentin ; en s’avançant sous la voûte, on pénètre dans un couloir obscur, où l’on a peine à voir son chemin, et l’on se croit déjà égaré, lorsqu’on débouche inopinément dans un splendide buffet, où les danseurs réparent à la hâte leurs forces épuisées, et se préparent à de nouveaux exploits.

Tous les habitants de Paris ont le droit de voir ces splendeurs, et chacun d’eux reçoit tous les ans deux ou trois invitations. Mais beaucoup n’en profitent pas et aiment mieux céder leurs cartes aux jeunes gens, pour qui la danse est un si grand plaisir, et qui ne sont jamais si heureux que lorsqu’ils sont reçus dans les salons de la Nation.

Outre les grands bals du décadi, il y a tous les soirs dans la ville une multitude de petites réunions entretenues par l’État, bien qu’elles aient lieu chez des particuliers. Voici comment.