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l’an 2000, aiment le plaisir avec fureur. Ils veulent bien travailler assidûment toute la journée, mais le soir venu, il faut absolument qu’ils se distraient et qu’ils s’amusent. Rester chez eux est un supplice, et, pour leur santé physique et morale, ils ont besoin de sortir, de prendre l’air, d’aller quelque part et de voir quelqu’un. La société s’est organisée en conséquence, et l’on peut dire que dans aucun pays les plaisirs ne sont aussi nombreux, aussi variés et à aussi bon marché.

En premier lieu, rien que de se promener le soir dans les rues-salons et les rues-magasins est une grande distraction, qui ne coûte rien. Les habitants de Paris en usent et en abusent. Les hommes vont voir passer les femmes, les femmes vont se faire admirer, et la plus belle moitié de la population est toujours occupée à se donner en spectacle à l’autre.

Cependant, on se fatigue de tout, même de la flânerie. Mais le cas a été prévu, et mille établissements de plaisir ouvrent leurs portes aux promeneurs.

D’abord, ce sont des cafés immenses, décorés avec luxe, brillamment éclairés, et remplis d’une foule bruyante. Dans ces cafés, on joue à toutes sortes de jeux, au billard, aux cartes, aux dominos, etc. ; on y prend aussi des consommations, ou, pour mieux dire, des simulacres de