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personnalité longtemps encore après le trépas, qu’elles voltigent librement autour de nous, qu’elles se mettent en rapport avec certaines personnes ou certains objets, prennent une forme visible, prononcent des paroles et produisent ainsi toutes les manifestations attribuées aux esprits et aux revenants.

Quoiqu’il en soit de cette existence des esprits, toujours est-il que les Socialistes, matérialistes ou spiritualistes s’accordent sur ce point important : que l’âme n’est point immortelle et qu’après un laps de temps plus ou moins long, une seconde ou plusieurs années, elle perd jusqu’au dernier vestige de son individualité et se confond avec le grand Tout.

Suivant que le décédé partageait les doctrines matérialistes ou spiritualistes, on choisit un orateur professant l’une ou l’autre de ces opinions. Dans le premier cas, il s’étend dans son oraison funèbre, sur la cruauté impitoyable de la mort qui détruit en un clin d’œil les plus belles intelligences ne laissant de nous qu’un souvenir, souvent bien fugace, dans les cœurs de ceux qui nous ont connus.

Si au contraire le prédicateur choisi est spiritualiste, il parle de l’existence des esprits, de leur état heureux ou malheureux, de leur intervention dans les événements de cette vie, des moyens de les évoquer et de se mettre en com-