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Aucun bruit venant des vivants, n’arrive en ces funèbres lieux ; partout il y règne un silence profond où la moindre parole fait écho et se répercute avec éclat le long des voûtes sonores. En pénétrant dans cet endroit lugubre, on se sent saisi d’une terreur vague et, malgré soi, on parle bas, on marche doucement, crainte de troubler le repos solennel de ces solitudes silencieuses.

Ça et là, se trouvent des chapelles mortuaires en nombre égal à celui des décès de chaque jour. C’est dans l’une de ces chapelles que se fait le service du mort. On y transporte son cercueil que l’on installe sur un catafalque, les assistants se rangent autour et la cérémonie commence.

D’abord on fait connaître les noms et qualités du défunt et on donne lecture des diverses pièces constatant son décès. Ensuite, le magistrat chargé de prononcer l’oraison funèbre monte en chaire. Après avoir fait le panégyrique du décédé et dit tous les regrets inconsolables qu’il laisse après lui, l’orateur entre dans des généralités sur le but de la vie et la destinée de l’homme après la mort. Mais à ce propos, disons quelles sont les opinions philosophiques des Socialistes, opinions qui sont développées dans toutes les oraisons funèbres et fournissent un thème inépuisable à l’éloquence des prédicateurs.