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pour leurs morts, et il est étonnant de voir un peuple si léger et si incrédule, accorder tant de déférence et de souvenirs à ceux qui ne sont plus. Le Gouvernement n’a donc fait que se conformer aux mœurs du pays, en entourant la mort d’un cérémonial aussi respectueux qu’il est imposant.


Dès qu’un citoyen a succombé et que l’état civil en a été averti par le rapport du médecin des morts, l’Administration des pompes funèbres envoie des employés qui préparent le cadavre et veillent auprès de lui. Bientôt après arrive le magistrat chargé de prononcer l’oraison funèbre du décédé ; il réunit les parents et les amis du mort et recueille de leur bouche tous les renseignements nécessaires pour composer sa harangue. Cette visite opère une diversion puissante à la douleur des assistants qui trouvent une amère consolation à rappeler les vertus et les mérites de celui qu’ils ont perdu.

Après le temps nécessaire pour bien constater la réalité du décès, on procède à l’ensevelissement et le cadavre est mis dans la bière par les employés des pompes funèbres. Cette bière, fournie par le Gouvernement, est exactement la même pour tous les citoyens. Elle est de simple sapin et les cercueils de chêne et de plomb, qui établissaient autrefois des distinctions sociales