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à son domicile et emmène la noce au Temple international. En descendant de wagon, le cortège s’avance au milieu d’une foule curieuse, et, au son de la musique, il va prendre place dans une des chapelles nuptiales. Bientôt arrivent de leur côté les magistrats chargés d’unir les époux ; ils sont entourés de tout l’attirail du pouvoir, et c’est pour ainsi dire la République elle-même qui vient présider et consacrer le mariage de ses enfants.

D’abord, un des magistrats lit pour la dernière fois les bans des futurs et demande à ceux-ci s’ils sont célibataires, s’ils professent la religion socialiste, s’ils promettent de persister toute leur vie dans ce culte et d’y élever leurs enfants. Les huit témoins des fiancés s’avancent ensuite, ils se portent garants de cette promesse, et ils s’engagent solennellement à la rappeler aux mariés le jour où ceux-ci voudraient abjurer les doctrines qu’ils ont embrassées.

Ces préliminaires achevés, un orateur monte à la tribune. Après avoir dit quelques mots élogieux pour les deux fiancés, il entre dans des généralités sur les joies du mariage, les devoirs réciproques des époux, les malheurs des séparations, et termine en invitant les futurs à rester constamment unis et à être des modèles de vie conjugale. Ce discours, toujours fort éloquent, touche profondément tous les cœurs, surtout ceux des fiancés,