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même culte, de s’y marier, d’y élever ses enfants, de se faire enterrer civilement et de n’avoir jamais recours à aucune autre religion. Les témoins du néophyte choisis parmi ses camarades plus âgés et socialistes eux-mêmes, corroborent cette promesse et s’engagent personnellement à faire tous leurs efforts pour maintenir leur jeune ami dans le culte qu’il vient de choisir librement. Tous ces serments sont inscrits sur les registres du Temple et paraphés par les personnes présentes, et il est sans exemple qu’on les ait violés.

Un orateur monte ensuite à la tribune. Après quelques mots sur la personne du jeune majeur, sur les succès qu’il a eus dans ses classes, sur son application aux travaux de l’atelier, il expose les devoirs de la jeunesse, les vertus qu’elle doit présenter, les bonheurs et les récompenses qui lui sont réservés, puis il termine en faisant l’éloge de la Religion socialiste et en montrant combien ceux qui la professent sont heureux et auraient tort de se livrer à d’autres pratiques religieuses.

Après ce discours, le Magistrat qui préside à la solennité prend à son tour la parole. Il déclare, au nom de l’État, que le néophyte est majeur, qu’il est libre de disposer comme il l’entend de sa personne et de ses biens, qu’il peut contracter mariage, et il invite tous les citoyens à ne plus