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tionales et les nomme volontiers aux fonctions fort recherchées d’experts attachées aux tribunaux.

D’un autre côté, la position sociale des citoyens, le chiffre de leurs retraites et des secours que l’État leur alloue, sont basés sur le montant du revenu qu’ils déclarent avoir. Chacun par amour-propre, et aussi par intérêt, exagère donc sa fortune plutôt qu’il ne la diminue, et bon nombre de particuliers payent volontairement à l’État plus qu’ils ne devraient, dans le but unique de se faire passer pour plus riches qu’ils ne le sont réellement. Toutes ces causes réunies font que l’impôt sur le revenu est extrêmement productif et une des meilleures ressources du Trésor.

Du reste, si les industriels étaient tentés de diminuer le chiffre de leur revenu annuel, le Gouvernement s’en aperceverait aussitôt ; car, vendant et achetant tout aux particuliers, il sait à un centime près le bénéfice que chacun a pu faire dans son année. Pourtant cette sorte de vérification n’est pas applicable aux médecins et autres professions qui ne vendent rien à l’État, et ont affaire directement au public. Pour connaître le revenu exact de ces citoyens, c’est l’Administration qui s’est chargée d’opérer en leur nom tous leurs recouvrements. Bien loin de s’en plaindre, les médecins ont fort applaudi à cette mesure, trop heureux de recevoir leurs honoraires