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Ceux-ci reçurent on ne peut mieux les envoyés de la République, ils écoutèrent très-attentivement leurs harangues sur les horreurs de la guerre et les bienfaits de la paix et ne manquèrent pas d’applaudir chaleureusement les plus beaux passages ; puis ils répondirent que tous les sentiments de fraternité universelle exprimés par les ambassadeurs étaient dignes d’approbation, mais qu’ils n’offraient rien de pratique. À leur grand regret, et pour sauvegarder l’honneur et la sécurité de leurs peuples, ils étaient donc obligés de conserver leurs armées permanentes et de faire de temps en temps une bonne petite guerre afin de donner de l’avancement à leurs officiers.

Les envoyés français revinrent désolés, mais le Gouvernement ne perdit pas l’espoir de convaincre les princes étrangers et de leur démontrer clairement tous les avantages de la paix.

Les nouveaux diplomates qu’on choisit pour cette seconde mission, n’étaient ni bien savants ni bien éloquents. La plupart d’entre eux s’exprimaient fort incorrectement ou même ne savaient pas lire, mais leur nombre, ils étaient douze cent mille, suppléait parfaitement à leur défaut d’instruction. Vêtus simplement de pantalons rouges et de capotes grises, le sac sur le dos, munis d’armes perfectionnées, ils allèrent rendre visite aux rois voisins en chantant,