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ment déprécié et refusé à bon droit par les expropriés. Mais il le fit tout simplement, et à la satisfaction générale, avec des titres de rentes viagères payables par le Trésor public.

On calcula le revenu moyen de chaque maison d’après les loyers des 50 dernières années, puis on capitalisa ce revenu à l’intérêt légal de 5 p. 100, et le capital ainsi obtenu fut transformé en rentes viagères conformément aux tarifs adoptés par les Compagnies d’assurances.

Pendant les premiers temps, il fallut donner de très-fortes sommes aux anciens propriétaires, mais comme ceux-ci mouraient tous les jours, la rente qu’on leur servait diminua d’année en année, et bientôt elle fut amplement couverte par le produit des locations que les citoyens payaient à l’État.

Du reste, ce qui aida beaucoup le Gouvernement socialiste à solder ses propres dettes et celles des régimes antérieurs, ce fut l’établissement de l’impôt sur le revenu.

Ce nouvel impôt était assis de la manière suivante. Il était proportionnel au revenu tant que celui-ci ne dépassait pas 12,000 fr. par an. Mais, au-dessus de ce chiffre, il devenait total, c’est-à-dire qu’il confisquait purement et simplement tout ce qui excédait la somme réglementaire de 12,000 fr. Le Pouvoir avait pensé que ce revenu maximum suffirait amplement à procurer tout le