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et indignement maltraités, ou au contraire gâtés à l’excès, pleurnicheurs et volontaires. Ils reçoivent ainsi une solide éducation première, chose si importante pour le reste de la vie et que leurs parents, souvent grossiers, brutaux ou d’un caractère trop faible, seraient absolument incapables de leur donner.

Du reste, les liens de la famille ne sont nullement rompus par l’existence de ces crèches. Dès que le père ou la mère quittent un instant le travail, ils viennent auprès de la gardeuse s’informer de leur enfant et le prennent quelque temps avec eux. Le soir, quand leur journée est finie, ils l’emmènent jusqu’au lendemain, causant et dînant avec lui et le couchant dans un berceau près du lit de la mère. Ne voyant leurs parents que par intervalle et seulement dans les moments de bonne humeur, les enfants ne les aiment que mieux, et, s’ils avaient de l’éloignement pour quelqu’un, ce serait plutôt pour la gardeuse qui, elle, est parfois obligée de se montrer sévère et de châtier les petits garnements confiés à ses soins.