Page:Tonnellé - Trois mois dans les Pyrénées et dans le midi en 1858.djvu/61

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 59 —

ment aujourd’hui de cette vallée, que je vois pour la troisième fois, goûtée, comprise et aimée bien plus que les premières. Dans la voiture, on est très-gai ; on jase, on rit plus qu’on ne regarde. — P... me demande si je fais des vers. C’est cette nature qui en fait, et moi je les lis. — Rien de plus exquis, de plus frais, de plus ombragé que l’entrée de la vallée ; les grandes pentes couvertes de hêtres, le torrent ; se perdant au fond sous les rameaux, et ressortant en blanche écume. L’inflexion de la vallée est d’une grâce extrême ; dans la courbe, les glaciers apparaissent successivement, et grandissent jusqu’à ce qu’ils couronnent splendidement le fond de la vallée avec les pics qui les dominent. Enceinte large et close d’une manière grandiose. Le ruisseau du Lys forme là dans un profond ravin, une série de chutes très-belles, mais qu’on ne peut pas embrasser dans leur ensemble. Beau contraste de la vue d’un large paysage serein, radieux, avec le