Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/81

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nulle part ; si le gouverneur veut nous voir, qu’il vienne chez nous, nous sommes mille, il est un. » L’envoyé s’éloigna et nous continuâmes à prier et à chanter nos psaumes. Un deuxième envoyé se présenta, on lui répondit la même chose. Il fut alors décidé entre nous, qu’une fois nos prières terminées, nous irions tous chez le gouverneur pour savoir ce qu’il voulait de nous.

« Notre prière n’était pas encore finie que les gardiens, que nous avions désignés, nous avertirent de l’approche des Cosaques. Aussitôt nous nous groupâmes en masse compacte et nous attendîmes. Les Cosaques s’approchèrent de nous, le commandant marchait en avant. Quand il fut près de nous, il cria : hourra ! et sa troupe se jeta sur nous. Et les Cosaques commencèrent à nous frapper n’importe où, les chevaux nous piétinaient, ceux de nous qui étaient à l’extérieur du groupe étaient battus vigoureusement, les autres étaient presque étouffés.

Les Cosaques nous frappèrent longtemps, enfin ils s’arrêtèrent et le commandant cria : « Marche ! Chez le gouverneur ». Alors un vieillard lui dit :

« — Pourquoi n’as-tu pas dit cela d’avance,