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police, accompagné de la garde à cheval, s’empara du reste.

« Après cela, nos réservistes ont commencé aussi à refuser de servir et sont venus remettre leurs livrets. Soixante hommes à la fois firent cette déclaration, quinze seulement furent mis en prison et relâchés peu après. »

Dans la province d’Elisavetpol, l’autodafé des armes se fit aussi sans grave accident ; dans le district d’Akalkalaki, il y eut un conflit entre les Doukhobors et les autorités. Je transcris presque littéralement le récit que m’en a fait l’un des participants :

« Nous avons décidé, — m’a raconté un vieux Doukhobor, — de ne plus servir, et de n’obéir ni à l’Empereur, ni à aucune autorité, mais de servir exclusivement Dieu, de marcher dans sa voie pour arriver à la vérité. Nous avons aussi résolu de ne faire à personne aucun mal et aucune violence, et à plus forte raison de ne pas tuer un homme, ni aucun être vivant, même le plus petit oiseau. Alors les armes nous sont devenues complètement inutiles, c’est pourquoi nous avons décidé de les détruire afin qu’elles ne servent pas à d’autres hommes pour faire le mal. Nous avons choisi d’un