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était pas nécessaire puisqu’ils en avaient à eux, et que l’habit de la prison ne leur semblait pas convenable. Ils sont restés dans leur linge, et de plus ils ont refusé toute nourriture fournie par la prison, sauf le pain et l’eau.

Ainsi continuent à agir les Doukhobors, refusant, en maintes occasions, d’obéir aux autorités.

Mais tout cela n’était que le premier pas, il y manquait encore la consécration générale, solennelle, de leur refus de participer à toute violence ; ils la firent en décidant de détruire toutes les armes qui se trouvaient en leur possession.

Pour apprécier complètement un tel acte, il faut comprendre l’importance des armes au Caucase. Le port des armes, au Caucase, est non seulement, pour chaque homme, affaire de convenance, mais de nécessité. On prend des armes aussi bien pour se promener en ville, que pour faire des visites, et même pour aller à son travail, afin de se défendre des attaques des animaux et des brigands, aussi la destruction des armes était-elle pour les Doukhobors d’une importance capitale. La destruction des armes exprimait le désir