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draient que des soldats doukhobors jettent leurs armes. C’est ce qu’ils firent. Tous ces hommes sont actuellement en prison.

Comment les autorités ont-elles accueilli les refus en d’autres endroits ?

Les Doukhobors le racontent comme il suit.

Les cinq hommes qui, à Akalkalaki, refusèrent de servir, furent conduits sur la place de la prison; là on les fit mettre en rang et des Cosaques s’approchèrent d’eux. On ordonna aux Cosaques de descendre de cheval et de charger leurs fusils. Voyant cela, les Doukhobors demandèrent la permission de prier ; on la leur accorda. Leur prière achevée, l’officier commanda : « En rang ! » et il les laissa ainsi quelques minutes ; les Doukhobors, tranquilles, attendaient le commandement « En joue ! » mais ordre fut donné aux Cosaques de poser les armes. On proposa ensuite aux Doukhobors de prendre les fusils et de continuer leur service; mais ils refusèrent ; alors il fut ordonné aux Cosaques de remonter sur leurs chevaux, de tirer leurs épées et de se précipiter sur les Doukhobors. Les Cosaques s’approchèrent et agitèrent leurs épées au-dessus des têtes des Doukhobors, comme pour les en frapper,