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ou des pierres, mais chez moi, dans mon âme. » Là où deux ou trois sont réunis au nom du Christ, il y a une église. Répudiant l’Église extérieure, les Doukhobors n’ont nul besoin de ses mystères et de ses rites. Les icônes, ou, comme les Doukhobors les appellent, les symboles, ne sont pas tenus, par eux, pour sacrés et n’ont aucune importance. Dans l’un des psaumes des Doukhobors il est dit : « Nous ne saluons pas les images faites par les mains, nous ne voyons pas en elles la sainteté ; nous saluons l’image précieuse qui brille en nous. »

« Ils respectent les Saints, mais ne les prient pas, et n’invoquent pas leur aide, parce que ceux-ci n’ont agi envers Dieu que pour eux-mêmes ; de même les Doukhobors ne prient pas pour le salut des autres, car chacun ne peut prier que pour lui-même. À la naissance de l’enfant, on lui donne un nom chrétien sans aucune prière. Ils ne prient Dieu en commun qu’à certains jours de l’année ; ils ont quelques réunions pieuses au cours desquelles ils lisent leurs psaumes ou chantent des hymnes. »

Après chacune de ces réunions, les Doukhobors se saluent l’un l’autre, par le baiser