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mentis par le gouvernement. En l’absence d’une presse libre en Russie, on ne pouvait savoir ce qui était vrai ou non. Pour connaître la vérité, je me suis décidé à partir au Caucase, au lieu même des événements.

N’étant pas parti pour me promener, j’arrivai rapidement, sans arrêt. De Tiflis, par chemin de fer, je suis allé dans la direction de Bakou jusqu’à la station Ievlakh, et de là, à cheval, de nouveau au Nord, jusqu’au pied de l’un des sommets principaux du Caucase, à la ville de Noukha, l’un des lieux de déportation des sectaires russes, où j’espérais recevoir des renseignements détaillés sur la vraie situation des Doukhobors. Ayant appris à Noukha que les Doukhobors sont maintenant installés dans le district de Signach, je m’y suis rendu, et là, pendant mon séjour, j’ai vu beaucoup de Doukhobors, j’ai causé avec eux, et j’ai eu connaissance des détails qui sont racontés dans cette notice. Mais avant de dire ce que j’ai appris dans mon enquête sur les Doukhobors, je dois raconter ce que je savais et ce que j’ai su là, de l’origine, des croyances et de l’organisation de ces sectaires.