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Non, nous avons demandé qu’on ne nous forçât point à diriger notre conduite d’après les lois, nous qui savons que leur immixtion dans les affaires nuptiales crée des maux incalculables. La séduction des filles, la chasse au fiancé, l’adultère, les querelles de familles, l’abandon des enfants, la prostitution, la dépravation absolue de la société, tout cela est fortifié par l’immixtion des lois dans les relations nuptiales que les Doukhobors laissent dans le domaine exclusif de la conscience. Voyant clairement tout ce mal dans la vie qui nous entoure, nous avons voulu seulement qu’on ne nous ôtât point la possibilité de nous diriger dans nos unions nuptiales exclusivement par le moyen de la conscience, tout en reconnaissant aux autres l’entière liberté de se diriger comme bon leur semble.

« Enfin, sachant que c’est seulement avec la volonté et la liberté de conscience que l’homme peut reconnaître et voir clairement en quoi consiste la vertu et en quoi le mensonge de la vie et désirant conserver notre volonté et notre conscience en toutes choses, nous demandons d’affranchir notre société de telles inscriptions qui nous soumettraient aux formalités civiles, inutiles pour nous, et