Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/252

Cette page a été validée par deux contributeurs.

commodes pour notre vie, que le gouvernement nous donnera en jouissance, et nous lui en serons reconnaissants.

« 3o Mais nous ne pouvons accepter aucune terre en propriété personnelle et nous demandons qu’on ne nous y oblige pas. Nous ne pouvons accepter la terre en propriété, même pour la forme, comme nous l’a conseillé M. Mood, pour être d’accord avec les lois foncières du Canada. Nous ne pouvons le faire, parce que nous voyons dans toute marque d’appropriation de la terre la principale violation de la loi divine. Pour nous, la propriété de la terre n’appartient qu’au Dieu Créateur qui l’a donnée en jouissance à tous les êtres vivants et surtout à l’homme parce que l’homme est l’être supérieur et surtout qu’il est capable de travailler utilement la terre et de la rendre féconde. C’est pourquoi nous reconnaissons que la jouissance de la terre doit appartenir surtout aux hommes qui y consacreront leur travail, et c’est une vérité si évidente qu’on ne peut la contredire. Mais pourquoi donc actuellement ceux qui voudraient donner leur travail à la terre sont-ils presque partout privés de cette possibilité, ou obligés pour cela de payer ceux qui