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rités mêmes ont témoigné devant le haut pouvoir, de la bonté et de la charité des Doukhobors. Ils sont même doux envers les animaux qu’ils frappent rarement. Chez eux, les enfants ont le plus grand respect pour leurs parents, les cadets pour les aînés, bien que les aînés et même les parents n’usent pas sur eux d’un grand pouvoir, se croyant spirituellement égaux aux enfants.

Les Doukhobors n’ont entre eux d’autre pénalité que l’exclusion de leur société ; et on ne l’applique que pour des actes montrant nettement que le coupable s’est tout à fait détourné de l’esprit du Christ et pourrait corrompre quelques-uns ses frères. Mais avant de prendre cette mesure, dès qu’un des frères remarque chez un autre un acte coupable, selon l’esprit de la Sainte Écriture, il lui montre sa faute. Si le coupable ne s’amende pas, il est convaincu de sa faute en présence de deux ou trois de ses frères ; s’il n’obéit pas à ceux-ci, il est dénoncé en réunion plénière ; persévère-t-il alors dans sa faute, il est exclu de la société. Cependant il arrive, mais très rarement, que des frères, sans faire d’acte méritant l’exclusion, quittent d’eux-mêmes la société, pour vivre plus à