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« Reste la question des mariages. Je tombe d’accord avec vous, que le mariage n’est pas sanctionné par l’inscription sur le registre ou le paiement d’un impôt, et je pense que la conception que vous en avez est plus claire et plus juste que celle de la majorité des hommes qui vous entourent. Mais il me semble qu’il faut savoir ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas, et s’efforcer, au lieu de créer un désaccord avec ceux qui nous entourent, de vivre en bonnes et amicales relations avec tous ; ainsi je crois, à propos des mariages, qu’on peut se conformer aux lois du Canada sans violer celles de Dieu.

« Chez vous, chacun sait qui il épouse ; quel mal y aura-t-il donc si les nouveaux mariés, par respect pour les institutions du gouvernement, s’inscrivent dans les registres de l’état civil et paient deux dollars ? Vous pouvez bien déclarer que pour vous le mariage n’y consiste pas, et que vous ne donnez pas à l’inscription plus d’importance qu’à la déclaration des naissances et des décès. Quant au divorce et à l’adultère, les lois ne vous gêneront pas si vous vous en abstenez ; personne ne vous demandera de divorcer, personne non plus ne vous empê-